Autres problèmes de santé
Cancer
À ce jour, les informations dont nous disposons concernant le fait de souffrir simultanément d'un cancer et d'un trouble de la coagulation tel que l'hémophilie ne sont pas très nombreuses. Les personnes souffrant d'hémophilie sont souvent exclues des études consacrées au cancer en raison de l'incertitude liée aux effets secondaires potentiels de nouveaux médicaments sur le plan de la coagulation. Pour l'heure, la question fondamentale prédominante est celle-ci : le risque de cancer est-il supérieur lorsque l'on est hémophile et le traitement du cancer est-il plus difficile chez les patients souffrant d'un trouble de la coagulation ?
Le traitement du cancer chez les patients hémophiles est rendu plus ardu par le risque hémorragique potentiel associé à une série d'interventions invasives (une biopsie, par exemple) et les troubles que la chimiothérapie peut occasionner sur le plan de la coagulation.
Un aspect capital du traitement du cancer chez les hémophiles et celui de l'instauration d'une collaboration étroite et solide entre l'hématologue traitant et d'autres spécialistes. Pareille collaboration permet d'éviter les complications liées à la coagulation et/ou de les réduire à un minimum. Les procédures invasives (biopsie, par exemple) auront lieu idéalement dans le cadre d'un traitement par facteur de coagulation adapté (injection préventive préopératoire destinée à obtenir un niveau FVIII).
Pathologies rénales
Il existe différents types de maladies et affections rénales. Elles ont toutes leurs symptômes et traitements caractéristiques et spécifiques.
Les pathologies rénales sont détectées à l'aide de divers examens tels qu'une analyse de sang, une analyse d'urine, une échographie, un scanner, voire une biopsie rénale, au besoin. Dès lors qu'une pathologie rénale est diagnostiquée, le traitement est prioritairement axé sur la préservation de la fonction rénale ainsi que sur la prévention ou la réduction d'autres complications. Si la pathologie rénale a atteint un stade avancé, une dialyse, voire une transplantation, peuvent s'avérer nécessaires.
Chez les patients hémophiles, un traitement adapté sera organisé sur la base d'une collaboration étroite entre l'hématologue traitant et un spécialiste du domaine (un néphrologue dans ce cas). Il n'y a pas de traitement « standard » : la thérapie varie d'un patient à l'autre. Mais ce traitement « sur mesure » permet de garantir une qualité de vie adéquate à chaque patient et son entourage.
Ostéoporose
L'ostéoporose se caractérise par une diminution de la densité osseuse et par une dégradation du tissu osseux, ainsi que - consécutivement par un risque de fracture accru. Même si cette pathologie survient plus fréquemment chez les seniors, certaines mesures préventives sont indiquées à tous les âges. Une série de facteurs peuvent contribuer à l'apparition de l'ostéoporose : le sexe, l'origine ethnique, l'âge, la constitution corporelle, l'abus d'alcool, le tabagisme, le manque d'activité physique, etc.
Parmi les conséquences de l'ostéoporose, il convient de relever la prédisposition aux fractures (de la hanche en cas de chute, par exemple), la perte d'une fonctionnalité normale, la perte d'autonomie et un niveau de douleur élevé. L'impact psychologique ne peut donc pas être sous-estimé.
Chez les hémophiles, on privilégiera un traitement préventif instauré à un âge précoce (traitement prophylactique), qui contribuera à prévenir la survenue d'hémorragies et à assurer un meilleur maintien de la densité osseuse. Toutefois, un traitement prophylactique secondaire peut également avoir des effets positifs. Les patients souffrant d'arthropathie sévère n'ayant pas reçu de traitement préventif présentent un risque plus élevé d'ostéoporose. Une comorbidité liée à une infection au VHC ou au HIV peut également occasionner une perte de densité osseuse.
Il est conseillé de pratiquer des activités physiques (pour renforcer les muscles et les articulations) et éventuellement de prendre des compléments de calcium ou de vitamine D. Certaines petites adaptations de la vie quotidienne aident également. Des mesures destinées à prévenir les chutes peuvent aussi être envisagées en concertation avec le médecin traitant (risques liés à des sols mal fixés ou mouvants, ou à des espaces mal éclairés).
Hypertension
L'hypertension est une affection latente pouvant s'accompagner de conséquences néfastes. Elle est associée à un risque accru de décès prématuré consécutif à des maladies cardio-vasculaires ou à une dégradation de l'état des reins. L'hypertension est l'une des principales causes de mortalité, à l'origine d'un nombre colossal de décès chaque année.
On souffre d'hypertension lorsque la pression artérielle dépasse la valeur de 140/90 mm Hg pendant une partie importante de la journée ou au repos. Il n'est pas toujours simple de déterminer si quelqu'un souffre ou non d'hypertension mais il y a toujours moyen de prescrire un traitement.
Il est ressorti de certaines études que les patients hémophiles seraient davantage sujets à l'hypertension que la population générale. L'une des explications possibles est l'incidence supérieure de l'insuffisance rénale chez les hémophiles. Un check-up régulier est donc indiqué pour détecter et traiter à temps une hypertension.
Obésité
De nos jours, l'obésité est une réalité bien présente dans notre quotidien : nous rencontrons de plus en plus souvent des gens qui en sont atteints.
L'obésité est la conséquence d'une série de facteurs :
- Une activité physique limitée ;
- Une maladie sous-jacente ;
- Un trouble alimentaire (boulimie, par exemple) ;
- Une consommation excessive de glucides ;
- Du stress, un manque de sommeil ou une dépression ;
- Une prédisposition génétique.
Par ailleurs, un très grand nombre de complications sont associées à l'obésité : développement d'un diabète sucré, hypertension, affections cardio-vasculaires, athérosclérose, hypercholestérolémie, douleurs articulaires, etc. L'obésité peut également aggraver la dégradation d'articulations déjà endommagées chez les patients hémophiles.
La pratique régulière d'une activité physique est donc hautement recommandée chez ces patients. Le médecin traitant peut assurément contribuer à l'organisation d'exercices adaptés profitables au patient. Il est également recommandé de contacter un kinésithérapeute dans bon nombre de cas, qui pourra aider le patient à mettre au point des exercices lui permettant de réaliser des progrès.